Décédé depuis le 7 septembre 1997, en exil, au Royaume de Maroc, le deuxième président de la République Démocratique du Congo, le Maréchal Mobutu totalise 24 ans dans l’au-delà, ce mardi 7 septembre 2021. Et depuis toujours, le jour anniversaire de sa mort n’est marqué par aucune cérémonie officielle, en dehors des célébrations religieuses organisées à l’initiative de sa famille biologique et de ses anciens collaborateurs, restés fidèles à sa mémoire.
A contrario, son tombeur et leader de l’Afdl, Laurent-Desiré Kabila, a droit chaque année à des hommages officiels et est même célébré comme « héros national ».
Pour les institutions congolaises et certains citoyens congolais, l’ex-président Mobutu n’a rien fait de bon pour l’Ex-Zaire. Ils ne retiennent de lui que ses erreurs de gestion ainsi que ses excès de pouvoir.
Et pourtant, des analyses objectifs lui reconnaissent quand même certaines performances dans la gestion de la Res Publica, comme la paix, la sécurité, l’unité et la concorde nationale, une armée et un système de défense efficace et dissuasive (jusqu’au délitement de l’État à partir de 1990), une diplomatie dynamique qui faisait du pays de Lumumba un État respecté et respectable.
Sans oublier la construction de certaines infrastructures comme le barrage d’Inga, la ligne haute tension transportant le courant de Inga jusqu’au Katanga, le Pont Maréchal, etc.
De ce qui précède, il faut reconnaître que ceux qui lui ont succédé à la tête de l’État congolais n’ont pas fait mieux que lui. Et le pays a grandement régressé presque sur tous les plans. Comme l’indique l’ancien Chargé des missions de Mobutu, Maurice Likuo.
« (…) Pendant l’époque du Maréchal Mobutu, le Congo n’a jamais connu le tribalisme comme aujourd’hui. L’unité nationale n’existe plus. Le vol et le pillage des Finances publiques caractérisent ceux qui ont prétendu libérer le peuple », a réagi Maurice Lukuo, à travers une interview accordée à politiquerdc.net.
Au regard de son bilan pas totalement catastrophique,beaucoup de congolais ne comprennent pas pourquoi le gouvernement congolais continue à marginaliser celui que Maman Catherine Nzuzi Wa Mbombo appelle affectueusement « le Grand Baobab du Zaïre »?
Plus de deux décennies après sa disparition, l’on constate que pas mal de congolais sont devenus nostalgiques du régime Mobutu, au regard de la descente aux enfers généralisée depuis sa chute et l’avènement au pouvoir, le 17 mai 1997, un mouvement d’obédience étrangère et Cheval de Troie des envahisseurs étrangers, l’Afdl.
Les héritiers de l’Afdl n’étant plus aux commandes de la RDC, il faut espérer que le régime de Félix-Antoine Tshisekedi va se démarquer de ses prédécesseurs pour enfin honorer la mémoire du Maréchal Mobutu, victime depuis deux décennies d’une campagne de diabolisation.
JR.Mokolo