Après avoir épuisé toutes les voies imaginables, le corps scientifique – en l’occurrence les chefs de travaux et les assistants – s’est résolu d’aller en grève dans l’espoir d’être cette fois-ci entendu.
Au regard de la modicité de leurs rémunérations, ils réclament une augmentation substantielle et placent la barre fort haut. Elle est de 50 et 75% sur le barème d’un professeur ordinaire.
En date du 5 janvier 2022, le syndicat national des chefs de travaux et assistants «SYNACASS» section du Kasaï central – à travers son coordonnateur provincial, le chef de travaux JOSEPH NKASHAMA KAYOMBO – a lancé le mot d’ordre de la grève sur l’ensemble de la province du Kasaï central, de suite de la grogne sur le traitement salarial, en dénonçant que depuis 15 ans, les professeurs ont bénéficié des augmentations salariales; « minimes soient-elle», sans que les chefs de travaux et les assistants qui sont leurs collaborateurs obtiennent un traitement similaire; ce qui les pousse a considérer que c’est une méchanceté de la part de décideurs. Qualifiant ce comportement de manque criant de considération vis-à-vis du corps scientifique congolais par l’employeur, l’État, les intéressés trouvent que l’écart salarial entre le professeur ordinaire et les assistants est injuste.
En effet, le premier touche 2.969.885, suivi de du professeur: 2.896.078 et le professeur associé :2.849,953 tandis qu’un chef de travaux après soustraction de 15% de IPR reste avec 526.000 francs congolais et un assistant: 218.000 FC. Dans ses revendications, le syndicat révèle qu’il y a d’autres chef de travaux et assistants qui ne sont pas pris en charge par l’État congolais, qualifiant ce traitement trop inférieur à celui d’un chauffeur, d’un jardinier à la primature, considérant que les enseignants du niveau maternel, primaire et secondaire «D4, D6 gradué». Les médecins et magistrats ont un traitement supérieur à celui des assistants qui sont leurs formateurs., ils dénoncent également le conditionnement à l’intention du grade de chefs de travaux avec un DEA « nous profitons de l’occasion pour faire savoir à l’opinion publique qu’il s’agit d’une affirmation sans fondement légal et fausse de toute perception, en référence à l’arsenal juridique régissant l’ESU et le processus de recrutement d’un assistant conforment au vade mecum du gestionnaire des ESU, la loi n°018/038 du 29 décembre 2018. La recherche, publication, la défense d’un mémoire de DEA, et/où la soutenance d’une thèse sont des conditions inhérentes au développement scientifique et à l’acquisition d’une promotion au grade supérieur. Ce qui ne fait pas d’un assistant un étudiant au sens péjoratif du mot. Le salaire n’est donc pas une simple reconnaissance comme prétend monsieur le ministre, c’est un droit inaliénable», renchérit Joseph NKASHAMA.
De ce qui précède, le syndicat invite l’État congolais de faire preuve de justice, en payant aux assistants la moitié et un chef de travaux le 3/4, soit 75% du traitement d’un professeur ordinaire avant même l’application des résolutions des états généraux et répercuter la tension aux autres catégories du corps scientifique, effectuer la même opération à chaque augmentation salariale faite aux professeurs.
Ils invitent le gouvernement à prendre en compte leurs revendications de manière urgente dans sa politique de gouvernance, faute de quoi, ce corps scientifique ne sera pas en mesure de maîtriser tout mouvement de grève généralisée et étendue sur tout le territoire national.
B.M.SHAMBA