La crise sanitaire que traverse actuellement la RDC ne cesse de susciter des réactions au sein de la classe politique et sociale du pays. La dernière parvenue à politiquerdc.net est celle de François Ndjeka, professeur de philosophie à l’Institut supérieur du travail social.
Dans une tribune publiée dans les réseaux sociaux et dont une copie est parvenue à votre média en ligne, tout en déplorant le faible niveau d’implication des autorités du pays dans la gestion et la sensibilisation de la pandémie, il s’interroge également sur le faible taux des cas de guérison enregistrés jusqu’à ce jour.
Il appelle le ministre de la santé dont la communication semble inaudible à démissionner, ainsi que l’avait fait le ministre honoraire Oly Ilunga, s’il estime ne pas avoir les mains libres dans la gestion globale de la pandémie.
Ci-dessous l’intégralité de sa réflexion.
MES REFLEXIONS SUR LA GESTION DU COVID-19 EN RDC
Je viens non pas en expert mais en simple observateur de ce qui se passe dans ma société, pour dire en toute liberté de pensée, ce que je constate depuis que cette pandémie est arrivée chez-nous.
1. Je constate que depuis plus de 20 jours, il n’y a que 3 malades guéris. Pendant que le nombre de nouveaux cas et des morts ne fait qu’augmenter.
Qu’est-ce à dire ? Que les traitements n’ont qu’une efficience relative si pas nulle ?
Que la chloroquine et l’azythromycine qui donnent des résultats probants à Marseille avec le Dr Didier Raoult et en Belgique ne produisent aucun effet sur les malades de la RDC ou bien que le gouvernement ne les a pas payés ?
2. Le niveau d’implication des autorités du pays dans la gestion et la sensibilisation de la pandémie est très insuffisant, comparé à celui des autres pays :
– le Chef de l’Etat n’a livré qu’un seul message ;
– le Premier ministre est aphone ;
– le gouverneur de la ville tâtonne ou arrête des mesures inadéquates et insensées.
3. Les autorités ont peur de prendre la meilleure mesure qui peut diminuer sensiblement la propagation du virus et ainsi protéger la population, à savoir le CONFINEMENT total de la ville pendant plusieurs jours. Elles reconnaissent elles-mêmes la faillite de leur gouvernance en ce qui concerne les conditions sociales de leurs administrés. D’où les hésitations, les volte-faces !
4. La communication du ministre de la Santé laisse trop à désirer et n’est pas à la hauteur des enjeux. Il donne l’air de quelqu’un qui est frustré. Il lance une télévision en lieu et place des laboratoires de dépistage.
Il laisse la communication sur l’évolution de la pandémie à un irresponsable politique et qui n’est pas redevable devant le Parlement.
Il en est de même de la gestion des fonds. Nos élus ne peuvent pas demander des comptes à Muyembe qui est un scientifique.
Si le ministre de la Santé n’a pas les mains libres pour conduire la gestion globale de la pandémie, il devra démissionner comme l’a fait son prédécesseur Oly Ilunga.
5. Au sujet des essais du vaccin contre le coronavirus, je note que l’opinion publique africaine dans son ensemble est très remontée contre les essais cliniques de ce vaccin sur les populations africaines.
Les africains craignent que leurs dirigeants politiques ne se fassent imposer la chose moyennant argent ou pression politique. Et qu’à leur tour, ceux-ci ne viennent le demander ou l’imposer à leurs peuples respectifs.
Mais ce qui est sûr à ce sujet, c’est que toutes les campagnes de vaccination en faveur du coronavirus essuiyeront un échec cuisant au regard de l’éveil du peuple africain face à ce qui paraît comme une tentative de génocide.
Les Congolais ne sont pas en laisse par rapport à la contestation sur l’éventualité des essais du vaccin contre le coronavirus sur eux.
Que les essais commencent dans les pays où l’épidémie a commencé avant de devenir une pandémie, c’est-à-dire en Chine, en Europe occidentale et aux USA où elle fait des ravages !
De toute façon, les dirigeants politiques africains qui s’y risqueront sur cette voie, trouveront leurs peuples dressés comme un seul homme sur leur chemin. Ils sont déterminés à dire NON à ce qui paraît comme un génocide intelligent et abject !
François Ndjeka
Philosophe.