Que de scandales en chaîne au cœur d’un régime qui désarçonne même les plus optimistes. Loin d’incarner le changement radical du système, l’ère Félix Antoine Tshisekedi semble loin de redresser le Congo Kinshasa. Elle offre à la nation le visage d’un régime par procuration.
Que de scandales politiques et financiers au cœur des institutions publiques.
Certains analystes affirment même qu’en 3 décennies, on n’a jamais assisté à cette série de scandales dans notre pays. Tantôt c’est la corruption , tantôt le détournement des deniers publics , tantôt les écarts de langage entre les alliés au pouvoir ou encore entre les cadres issus des mêmes partis ou regroupements politiques aux affaires. Un pouvoir aux abois !
D’aucuns s’interrogent sur les raisons des tels scénarios.
Serait-ce le résultat d’un mariage entre partenaires aux intérêts divergents ?
Est-ce un mariage de dupes dominé par la stratégie peaufinée par la famille politique du président sortant dans le but de discréditer le nouveau partenaire et locataire du palais de la nation ?
Est-ce une question d’incompétence du nouveau pouvoir en phase d’apprentissage dans la gestion des affaires de l’Etat?
Difficile d’y répondre avec exactitude étant donné que les hypothèses à formuler sont nombreuses.
Toutefois, nombre d’analystes sont d’avis que la situation actuelle est la conséquence logique du mariage incestueux ayant conduit étrangement à la victoire de Félix Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême et le privant de la majorité parlementaire à l’issue des élections de décembre 2018.
Comme la greffe d’un organe sensible dans un organisme défaillant, l’amateurisme de la nouvelle équipe au point et l’expérience nuisible de l’ancien pouvoir ont du mal à tenir. On parlerait volontiers du rejet, surtout dans le contexte actuel marqué par la méfiance entre alliés. En moins de deux ans, le calcul électoral dans la perspective des prochaines échéances est présent dans l’agenda de chacun. Bien qu’étant en coalition, chaque groupe essaye d’étaler les faiblesses de l’autre pour le discréditer et tenter de s’attirer la sympathie de l’opinion.
Que des jérémiades et des accusations!
Le discrédit des institutions et de leurs animateurs est sans commune mesure. A qui profite cette situation ? Certainement pas à la coalition Fcc-Cach ni à la population.
Entre-temps, Lamuka – la principale coalition de l’opposition – censée jouer le contrepoids au système en place et en tirer profit, semble aphone et désintéressée de la situation. Ses principaux leaders se montrent de plus en plus réservés. A moins d’attendre que les alliés au pouvoir se neutralisent ; ce qui expliquerait la discrétion de ses principaux leaders, habituellement entreprenants. En attendant, ils enregistrent les lacunes des partenaires au pouvoir sans dire un mot.
Qu’est-ce qui se trame derrière cette attitude ? Pour un cacique de l’opposition, « l’actuel chef de l’État ne fait que récolter le fruit de ce qu’il aura semé. On aurait longtemps mis un terme à cet état de choses si les prémisses étaient bonnes. Mais hélas ! Tshisekedi a préféré donner les béquilles à un système politique qui aura fait son temps, pour son prestige personnel », commente -il.
Il faut souligner qu’à l’allure où vont les choses, il est fort à parier que le quinquennat de Félix Antoine Tshisekedi achèvera d’abîmer l’image du pays et de ses institutions, sans espoir d’une rupture souhaitée avec les 18 ans de Kabila.
N’empêche, la guéguerre entre partenaires met à nue leurs magouilles, à la différence de l’ancien régime qui saignait le pays en silence. Sinon, mieux vaut tard que jamais, les coalisés peuvent encore rectifier les tirs pour espérer changer tant soit peu la marche des institutions du pays. Car, logiquement la victoire ou l’échec du pouvoir en place, ne devrait se réaliser que grâce à la bonne collaboration et sincérité des actions gouvernementales.
Chronique de la rédaction