Opérant sous la couverture de certains compatriotes zaïrois et au non de la sécurité du Rwanda, après le pseudo génocide de tutsi de 1994 et au nom des intérêts rwandais visant la balkanisation de la République du Zaïre, est née l’Alliance des Forces Démocratique pour la Libération ( AFDL) . Un conglomérat des aventuriers, disait Laurent Désiré Kabila, qui n’était venu s’installer que pour mieux remplacer le Maréchal Mobutu d’heureuse mémoire.
Remplacer le Maréchal Mobutu et sa dictature pour libérer le peuple congolais était leur leitmotiv. Cette curieuse démocratie a coup de canons qui a inauguré son avènement par l’interdiction des activités des partis politiques, dès 1997.
Étienne Tshisekedi fut rapidement relégué à Kabeya Kamwanga – son village natal – pour avoir osé poser la problématique de l’évaluation de la facture de l’appui rwandais.
C’est ainsi que des vrais compatriotes prirent à nouveau les armes étant donné l’apparition de divergences entre alliés. La fissure des objectifs entre congolais et rwandais de l’AFDL a été grande si bien que la séparation s’est imposée. Cette scission a donné naissance à 2 blocs: le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (AFDL 2 ) composé essentiellement des rwandais et de quelques laquais congolais pour la décoration politique. De l’autre côté, cette rupture du cordon ombilical avec le Rwanda a permis à Laurent Désiré Kabila d’obtenir l’adhésion populaire à son combat.
L’unité de l’AFDL autour de Joseph Kabila
Depuis qu’il a échappé au contrôle de ses anciens alliés, Laurent Désiré Kabila est devenu la cible à abattre, car il était devenu un obstacle pour avoir la mainmise sur la RDC. Ses ennemis ont fini par avoir sa peau. Son assassinat a ouvert à l’AFDL , muée en RCD et grâce à l’accession de Joseph Kabila à la présidence, mais aussi à l’appui des accords de paix de Lusaka, Gaberone et Sun City de retrouver son unité (PPRD+RCD). Ce cartel était différent et opposé à la poignée des vrais compatriotes qui avaient, eux aussi, pris les armes; à l’instar de l’Armée de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba. Laurent Désiré Kabila a laissé sa vie parce qu’il s’est battu contre les rwandais et leur conglomérat d’AFDL.
Son unité retrouvée, l’AFDL s’est illustrée par des compromis – une étape après l’autre – en vue de garder les rênes du pouvoir en terre conquise, la pseudo République Démocratique du Congo. N’empêche, même désavouée pacifiquement par le peuple à travers les urnes, l’AFDL – en champion d’intrigues et compromis, va exploiter la cupidité de l’homme politique congolais pour se maintenir au pouvoir par les négociations et le partage du gâteau: les fonctions et l’argent public. On peut aisément comprendre les raisons pour lesquelles – sous Joseph Kabila – aucun voleur des deniers publics n’a été traîné en justice! Chaque poste de responsabilités est une récompense et non un service à rendre à la population, mais surtout ne répond pas à la logique d’efficience. Vous n’avez qu’ à admirer la laideur et le nombre de détournements scandaleux des deniers publics de la présidence actuelle, bénéficiaire du mandat de l’AFDL des mains de Joseph Kabila. La jouissance des caisses de l’Etat et les rênes du pouvoir apparaissent comme une gratification de Kabila.
Des niaiserie des élections
Après les guerres de libération et de rectification, les belligérants avaient convenu de jouer au jeu démocratique à travers des élections libres et transparentes, comme mode d’accession au pouvoir et plus personne ne prendrait désormais le pouvoir par les armes au pays de Patrice Emery Lumuba, Mobutu Sese Seko et Laurent D. Kabila.
L’année 2006 a connu les premières élections qui ont donné espoir au peuple congolais, mais cet espoir s’est envolé lors de la proclamation des résultats opposés à la réalité. Depuis, c’est une chaine de hold-up électoraux qui s’est déroulée à chaque cycle électoral, sous l’orchestration calculatrice de Joseph Kabila et les officines de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération, sous le label du Front Commun pour le Congo (FCC).
Piétinant les lois de la République et pratiquant allègrement le débauchage politique, mais aussi le dédoublement des partis pour anesthésier d’autres formations politiques, Joseph Kabila adore est ce mode opératoire qui lui permet de rester le maître du jeu, peu importe la réprobation populaire.
Les élections de 2011 et celles de décembre 2018 – obtenues au prix du sang même des chrétiens catholiques – n’ont pas échappé à la fraude calculatrice de Joseph Kabila et sa famille politique.
Si L’AFDL a pris le pouvoir par les armes en 1997, c’est au prix de la tricherie et pseudo élections qu’elle garde et confisque le pouvoir jusqu’aujourd’hui, après les hold-up électoraux que le pays a connus.
Quid des élections de 2023?
Alors que sa coalition bat de l’aile et peine à trouver l’harmonie entre alliés pour la gestion du pays, le FCC lance la mise en place des pions pour les élections de 2023. Si depuis Apollinaire Malu Malu – de triste mémoire – à Corneille Naanga, en passant par Ngoyi Mulunda, aucun président de la CENI n’a accompli sa mission en conformité à la volonté des congolais; cette fois-ci c’est Ronsard Malonda qui semble placé au premier plan pour la sale besogne.
De nos tombeaux, nous disons non. Nous n’avons pas pris les armes, nous ne sommes pas morts et notre sang n’a pas coulé pour que l’AFDL confisque le pouvoir de notre peuple. Ne nous poussez pas au bout, car nous sommes déjà trop loin du compte.
Comme de Phœnix devrions-nous renaître de nos cendres , fusil à l’épaule reprendre ce qui nous est de droit et confisque par l’AFDL sous la complicité d’une communauté internationale amorphe et cupide elle aussi de nos richesses ? C’est le cris de nos morts tombés dans le combat de libération, c’est le cris de Thérèse Kapangala, Rossy Mukendi, c’est le cri de nos martyrs.
Mieux vaut tard que jamais. Au stade actuel,seul l’engagement citoyen et la détermination du peuple congolais peuvent contribuer à déraciner le système AFDL, afin d’espérer au redécollage du pays.
Chronique de Alain St. Bwembia