Des réactions sont en train d’être enregistrées au sujet de la dernière correspondance des juges Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu. Ces deux juges constitutionnels ont adressé un courrier au chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi depuis le 27 juillet dernier pour décliner leurs nominations comme juges présidents à la cour de cassation. Ils déclarent n’avoir pas été consultés et que cette ordonnance présidentielle aurait obéi à certaines procédures. Ils ont d’ailleurs boycotté la séance de prestation de serment qui a eu lieu ce mardi 4 août au palais de la nation. Sans aborder le fond de cette correspondance, Dongo Yemo Mobutu, qui visiblement garde de très mauvais souvenirs du travail de ces deux juges lors des contentieux electaux des législatives de 2018, s’en félicite plutôt de l’ordonnance présidentielle.
« Quand on a conduit un pays dans le marécage pendant 18 ans avec des méthodes draconiennes qui violent la constitution, c’est tout à fait normal que l’on marche encore dans le marécage pour retrouver la terre ferme. C’est la voie de la sagesse !
Il nous faudra du chemin et peut-être encore des déviations avec le président Félix Tshisekedi, si les intentions sont bonnes, pour l’intérêt général, il trouvera du soutient au sein de la population », c’est ce que pense Dongo Yemo Mobutu, prince de Gbadolite et l’un des députés nationaux invalidés par la cour constitutionnelle après avoir siégé pendant plus ou moins 6 mois à l’Assemblée nationale.
Dans une tribune parvenue à politiquerdc.net, en réaction à la lettre signée par les juges Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu.
Pour lui, l’argument avancé par les deux juges pour justifier leur démarche ne tient pas du tout debout , dans la mesure où l’actuel président du conseil d’État Vunduawe Te Pemako n’avait pas non plus fini son mandat de 9 ans à la cour constitutionnelle. Il l’avait interrompu au bout de 4 ans, car ayant été nommé premier président du Conseil d’Etat.
Pour Dongo Yemo Mobutu, ces deux juges ont raté l’occasion de se taire.
Ci-dessous l’intégralité de sa tribune.
Comme Benoît Lwamba Bindu, ex-président de la Cour Constitutionnelle, les juges Noël Kilomba Ngozi Mala et Jean Ubulu Pungu, deux dangers publics et cellules cancérigènes dont les noms devraient être bannis et effacés à jamais de toutes les annales de l’histoire du corps judiciaire de la République Démocratique du Congo
Qui tue par l’épée, périra par l’épée…
Certes, les paroles de l’oracle profèrent réellement des avertissements.
Pour mémoire, le processus électoral de décembre 2018 aura été l’objet d’un discrédit sans pareil entre autres et en grande partie à cause de la gestion des contentieux électoraux.
Nous ne reviendrons pas sur les questions liées à la présidentielle, mais plutôt aux scandales et tôlé général causés par la Haute Cour, des suites de vagues d’invalidations des députés nationaux régulièrement proclamés élus par la CENI au regard de la Loi électorale.
Derrière chaque invalidation, il y a eu un juge et dont le plus grand nombre des cas les plus décriant ont été enregistrés et actés dans les chambres où était Président soit Kilomba le « Terminator » des élus soit Ubulu « le négociateur des sièges » avec la bénédiction du parrain Lwamba « le loup en bas » ; à travers des arrêts que même le juriste le plus nul de cette planète n’en doutera de l’iniquité et de l’anti-constitutionnalité.
Oui, des arrêts iniques et anticonstitutionnels, rendus sur fond de ce dont tout congolais sait, jetant ainsi de l’opprobre sur la Nation Congolaise entière et ainsi que du discrédit tant sur la légitimité des animateurs que des décisions de toutes les institutions de la République par le bais de la chambre des représentants maculée de toutes les antivaleurs.
Mutatis mutandis, expression d’usage coutumier dans le monde judiciaire et comme pour accomplir les paroles de l’oracle ; Kilomba et Ubulu, juristes et juges de leur état, se sentent lésés et indignés par l’Ordonnance Présidentielle portant leur nomination en qualité des Présidents à la Cour de Cassation.
Dans une correspondance conjointement signée par les deux, ils mettent en exergue des dispositions légales qui justifient leur maintien à la Cour Constitutionnelle jusqu’au-delà d’avril 2021 comme si le travail à la Cour de Cassation rendait moins service à la République.
La vraie raison se trouve dans les avantages et une enveloppe salariale bien garnie. L’on dit que le fromage leur est arraché.
« Le patriotisme exige qu’on soit là où le service de l’intérêt général nous envoie ».
Chers juges, peu importe le fond, la légalité et la justesse de vos revendications ; vous êtes censés ne pas ignorer que les conséquences juridiques de cette Ordonnance pour votre avenir professionnel demeureront inchangés comme le fussent vos arrêts iniques, illégaux et anticonstitutionnels qui, au regard de la loi, revêtent un caractère irrévocable, inattaquable, exécutoire et opposable à tous.
Si jadis, vous avez bafoué la volonté du peuple, souverain primaire, en invalidant ses élus et représentants, sachez que Dieu est juste.
Bon gré, malgré « vox populi, vox Dei », la vindicte populaire vous rattrape à travers cette Ordonnance qui émane de celui que votre propre Cour a reconnu et investi comme tel donc revêtu des toutes les prérogatives et qualités constitutionnelles pour être le Garant du bon fonctionnement des institutions de notre chère République.
Vous savez mieux que tous que ces Ordonnances Présidentielles ont force de loi.
Cependant, notez que les conséquences juridiques de vos arrêts iniques, illégaux et anticonstitutionnels pour notre nation et notre justice sont très néfastes et dangereuses dans l’avenir parce qu’ils constituent aujourd’hui de très mauvaises jurisprudences et vous le savez mieux que nous autres qui ne maîtrisons rien du droit et des matières judiciaires.
Vous qui, en votre qualité de juges constitutionnels, devriez normalement œuvrer pour que nous ayons des institutions fortes, vous avez préféré affaiblir des institutions pour créer des hommes forts.
Ne faites pas à autrui ce que vous n’aimerez pas que l’on vous fasse. Voilà comment en rendant un seul mauvais jugement, toute une nation peut sombrer dans le chaos. Aujourd’hui, nous comprenons mieux le dicton « la justice élève une nation ».
Chers juges, soyez modestes et estimez-vous heureux que vous ayez été casés à la Cour de Cassation, car à cause de toutes les préjudices causées à la République à votre charge, votre place devrait normalement être à Makala pour le restant de votre vie.
Il y a belle lurette que la RDC est restée embourbée donc il faut entrer dans cette boue pour la sortir, la laver et la débarrasser de cette saleté.
C’est pour cette raison que nous nous sommes engagés aujourd’hui en opposition pour rassembler toutes les bonnes volontés et actions d’où qu’elles viennent, pourvu que le Congo aille de l’avant.
Dongo Yemo Mobutu, de Gbadolite
Député National, proclamé élu par la CENI et invalidé par la chambre IV de la cour constitutionnelle