Annoncées comme très imminentes depuis le 23 octobre dernier, les consultations politiques promises par le Président de la République ne pourront finalement démarrer que ce lundi 2 novembre 2020, au palais de la Nation, à Kinshasa.
D’après le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, les consultations pourront déboucher à la création de « l’Union sacrée » pour l’intérêt du pays.
Cette démarche qui paraît comme une main tendue du président congolais à ses anciens alliés de l’opposition, est encore loin de faire l’unanimité au sein de la classe politique.
Et pourtant, la semaine dernière, on a senti une certaine mobilisation des états-majors des partis politiques tant de l’opposition que de la majorité au pouvoir.
Cependant, pour le moment, les partis politiques , plateformes politiques et autres organisations importantes de la société civile, semblent muettes sur l’appel du successeur de Joseph Kabila.
La principale plateforme de l’opposition – Lamuka pour ne pas la citer – ne s’est pas encore officiellement prononcée et il en est de même pour les partis qui le composent.
Les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs brillent par le silence radio. On dirait qu’ils sont encore dans l’expectative!
Difficile pour le moment d’avancer le pronostic exact sur la suite des événements, surtout sur les marges des manœuvres que disposent le président de la République pour contourner son principal allié du FCC, opposé déjà à la démarche.
Comment ferait le chef d’Etat pour convaincre ses anciens pairs de Lamuka – compte tenu des antécédents de Genève – et les organisations des confessions religieuses les plus représentatives du pays. Quelle formule serait acceptable?
Dialogue politique pour arrêter l’hémorragie?
La question taraude les esprits de plus d’un analyste politique.
Et oui ! à défaut de dissoudre l’Assemblée nationale dans l’espoir de trouver une nouvelle majorité parlementaire – une équation visiblement difficile à résoudre – au regard des signaux de cohésion qui s’observent du côté du Fcc, la première force institutionnelle du pays; les analystes sérieux pensent que la seule voie de sortie pour Félix Antoine Tshisekedi, s’il tenait vraiment à se débarrasser de son « encombrant » allié, serait de convoquer un dialogue politique. Celui-ci devrait permettre aux acteurs qui y seront conviés , de se mettre d’accord entre autres sur les réformes nécessaires aptes à baliser le chemin pour l’organisation inclusive, démocratique et transparente des élections de 2023. Ce schéma ne saurait aboutir que si et seulement si les confessions religieuses et la communauté internationale devaient être associées pour assurer leurs bons offices, estiment certains observateurs.
Souvent indexé comme quelqu’un qui n’a jamais respecté ses engagements politiques , Félix Antoine Tshisekedi aura dû mal à convaincre l’opposition d’adhérer à toute initiative qu’il prendrait si celle-ci n’a pas préalablement reçu l’appui de la communauté internationale et les leaders des confessions religieuses du pays.
Certes, les partis , organisations politiques et sociales répondront à l’invitation pour les consultations, mais cela ne sera qu’une simple formalité. Car, le plus dur portera sur les décisions qui seront annoncées à l’issue de ces consultations.
Alors, la question est de savoir si Felix Tshisekedi veut réellement une solution efficace à la crise du pays ou il a déjà arrêté une décision,mais serait en quête de prétextes ou encore des formalités pour les annoncer.
« Le politicien devient un homme d’État quand il commence à penser à la prochaine génération plutôt qu’aux prochaines élections », disait un penseur,Winston Churchill. Et donc, tout n’est pas encore clair, du moins pour le moment.
Rédaction politiquerdc.net