Personne n’imaginait il y a quelques semaines que la coque de ce navire offrant l’apparence d’une solidité à toute épreuve pouvait facilement céder au moindre contact dans sa progression. Comme on peut le constater à travers les faits et gestes, le climat politique délétère actuel semble faire sa première victime, c’est le naufrage programmé de la plateforme politique Front Commun pour le Congo (FCC).
L’évolution de la situation politique actuelle au pays est en train de fragiliser dangereusement la famille politique de l’ancien président, Joseph Kabila, qui a pourtant donné à croire – depuis presque deux ans de sa coalition avec le Cap pour le changement du président Félix Antoine Tshisekedi – d’une homogénéité indiscutable.
Majoritaire aussi bien au sein de l’Assemblée nationale que dans les Assemblées provinciales, le FCC est en train de traverser des vagues dans un océan hostile qui risque de l’emporter, sauf le miracle.
Le déclin prédit par certains observateurs avertis à commencé se matérialiser et ses effets ont été remarqués lors des consultations initiées par le chef de l’Etat, au lendemain de son message intervenu le 23 octobre dernier.
Comme l’effet papillon, tout est parti de la nomination par le chef de l’État des trois juges à la cour constitutionnelle. Cet acte est le déclencheur de la débandade remarquée plus tard au sein du FCC, à la suite de la divergence née entre les deux alliés au pouvoir. Au jour de l’investiture des trois juges de la juridiction suprême, la fissure entre FCC et Cach s’est accentuée. Les lieutenants de Joseph Kabila, par obéissance à la consigne de ce dernier, ont brillé par leur absence dans la salle, en dépit de leurs titres et qualités, mais aussi des invitations reçues.
De là , alors que certains dans l’opinion publique avaient redouté la revanche de l’autorité morale du FCC, rien n’est venu et ce fût la désolation de beaucoup de caciques de constater l’échec de toutes les tentatives montées pour déjouer le plan de Félix Antoine Tshisekedi. Un coup politique bien marqué de la part du locataire du palais de la nation !
Au fur et à mesure que passait le temps, la plaie devenait de plus en plus ouverte et l’espoir de sa cicatrisation s’éloignait. Dans l’entretemps, Félix Antoine Tshisekedi a accueilli, contre l’accord signé avec son prédécesseur, l’appui de certains cadres politiques de la famille politique de Joseph Kabila, ayant favorablement répondu à son appel des consultations.
La maison FCC continue à sombrer par la défection de ses membres.
Ce mouvement s’est accentué jusqu’à secouer dangereusement l’édifice du FCC lorsque le bureau de l’Assemblée nationale sera stratégiquement destitué par une dynamique dite de l’Union sacrée, malgré le poids numérique, mais théorique du FCC au sein de l’Assemblée nationale.
Dès cet instant, plus que les fissures, ce sont les pans entiers de l’édifice qui se détachaient et celui-ci commençait à vaciller.
Face à la débandade au sein de son organisation architecturale, Kabila dont tous les ténors attendaient ne fût-ce qu’un petit mot de rencofort, s’est envolé vers Kolwezi, chez son jeune frère, Zoé Kabila. Du coup, c’est l’incertitude, l’émoi, les jérémiades et les gesticulations qui s’installent. Sauve-qui-peut !
Le partenaire privilégié d’hier devenu l’adversaire redoutable, est en passe de conclure une nouvelle alliance – union sacrée pour la nation – avec des nouveaux partenaires politiques , dans le but de sauver la situation socio-économique et sécuritaire du pays. Le FCC, censé contrer ce schéma , fait malheureusement face à une secousse interne qui tend à accélérer sa noyade.
Ce dimanche 20 décembre, l’un de ses caciques, le ministre Âgée Matembo, a pris son courage pour annoncer la création d’un courant dénommé « FCC courant progressiste ». Aurait-il reçu l’aval de Kabila ? Rien n’est encore sûr. Même si l’on a vu dernièrement ce ministre Katangais au four et moulin dans l’organisation de l’arrivée de Kabila dans le grand Katanga.
Néhémie Mwilanya et ses compères dont les têtes sont réclamées par les frondeurs doivent aussi se positionner pour ne pas tout perdre. Dans cette ambiance, l’on est pas loin de prédire le naufrage du bateau FCC, peut-être dans quelques jours !
JML