Le monde diplomatique est sous le choc après l’assassinat ignoble ce lundi, 22 février 2021 dans le territoire de Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu , de l’ambassadeur de la République d’Italie en République Démocratique du Congo, Luca Attanasia. Un incident diplomatique qui fait polémique, notamment dans les réseaux sociaux.
Beaucoup d’observateurs se posent des questions sur l’identité des assaillants et le mobile qui a poussé cet escadron de la mort à ôter la vie à ce diplomate qui voyageait paisiblement à l’Est du pays pour « découvrir les réalités humanitaires et touristiques pour en apprécier les potentialités d’aides et d’investissements », comme le font tous les autres diplomates.
En guise d’hypothèses, l’ancien Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Rdc, M. Guillaume Ahipeaut, pense que « si les assaillants étaient informés sur l’identité de leur victime, ce meurtre peut être assimilé à un crime d’État qui, en d’autre temps, aurait pu être considéré comme un casus belli aux conséquences incalculables »
Néanmoins, ajoute-t-il, « ça peut être le fait de gens qui, mécontents des succès de l’Union Sacrée, veulent – pour des intérêts personnels- nuire aux intérêts de tout un pays et de son peuple ».
Par contre , d’autres analystes estiment que : « si les assaillants ont agi à l’aveuglette en tuant un officiel étranger d’un pays plus fort militairement que la RDC, alors ils ont franchi le Rubicon et devraient être exterminés sans merci par tous les moyens.
Pour beaucoup d’analystes, cet assassinat d’un diplomate occidental constitue un coup dur pour l’image du pays et le climat des affaires.
En effet, pendant que le Chef de l’État mène, depuis son accession au pouvoir, une offensive diplomatique pour attirer les investisseurs vers le pays, cet incident risque de les décourager de venir placer leur argent dans un pays où l’insécurité bât son plein. L’investisseur étant un animal peureux.
Au-delà du déboulonnement politique de l’ancien régime, le plus grand défi à relever par le futur Gouvernement de l’Union Sacrée serait de trouver des voies et moyens idoines pour mettre fin à l’insécurité chronique qui sévit à l’Est du pays depuis la guerre de l’Afdl en 1996.
C’est notamment à ce prix-là que la RDC peut devenir à nouveau pays attractif pour les investisseurs étrangers sérieux.
Jean-Romance Mokolo Mololo