D’aucuns pensaient que le changement intervenu au sommet de l’État diminuerait l’influence de Joseph Kabila faute d’obtenir son éclipse totale du fonctionnement des institutions du pays. Erreur, les faits et les propos de certains de ses lieutenants prouvent le contraire, chaque jour qui passe.
En clair, rien ne peut se décider dans les institutions – tant nationales que Provinciales – sans l’accord du Front Commun pour le Congo dirigé de mains de maître par Joseph Kabila Kabange.
Tout récemment, Shadari – suivi quelques jours d’Atundu – ont fait savoir à l’opinion sur ce qui se mijoterait dans leur camp. Le dauphin de l’ancien chef d’État avait déclaré sans détour que c’est Joseph Kabila qui serait le vrai détenteur du pouvoir en RDC.
Fort de leur insolente domination dans toutes les assemblées délibérantes, l’exécutif national, les Exécutifs provinciaux et le Senat, le secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Renconstruction et la Démocratie a tenu des propos qui ont été diversement commentés au sein de la classe politique. Et pourtant, Shadari n’a fait que révéler simplement la vérité que certains refusent de regarder en face.
Pour le moins que l’on puisse dire, la dernière plénière qui s’est déroulée à l’Assemblée provinciale de Kinshasa, au cours de laquelle Dolly Makambo – le ministre provincial de l’intérieur a été auditionné – aura démontré effectivement que la machine FCC tourne en plein régime. Tous les membres font bloc autour de leur autorité morale, l’homme fort de Kingakati.
Alors que l’opinion souhaitait et pronostiquait le départ probable du ministre PPRR de l’exécutif provincial de la capitale, cité dans l’assassinat du gestionnaire du centre de santé Vijana, les députés de la famille politique de Joseph Kabila ont infligé un gifle politiquement cinglant à leur partenaire politique le Cach. Concrètement, la question orale avec débat initiée par le député Udps – le parti de l’actuel président de la République, Félix- Antoine Tshisekedi, tendant à obtenir la suspension du ministre Dolly Makambo a été rejetée par les députés FCC. L’initiative de Osée Badibanga de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social a été anéantie par 20 députés contre 18, sur les 38 ayant pris part à la séance de ce lundi 4 novembre 2019, à l’Assemblée provinciale de Kinshasa.
Cette attitude démontre clairement que le FCC ne se laisse pas intimider par des pressions de la rue ou des salons politiques de son partenaire de la coalition.
Comment Joseph Kabila procède-t-il pour maintenir la cohésion au sein de sa famille politique ?
Pour certains analystes, la force de Joseph Kabila se justifie par le mythe créé autour de lui depuis la période pré-électorale, électorale et post-électorale.
Il estime que la « fabrication » des dirigeants issus des combines politiques – et moins par la volonté du souverain primaire – serait la cause de l’aliénation politique que l’on constate aujourd’hui dans les chefs de certains acteurs, membres de la coalition au pouvoir, qui ne peuvent pas s’émanciper. Ces derniers ne peuvent pas transiger avec les orientations strategiques et politiques du président honoraire de la RDC.
A cette allure, Joseph Kabila qui – en principe – devrait s’effacer de la scène politique risquerait de surprendre encore lors des prochaines échéances, pense un autre analyste.
En attendant, l’opinion réalise que Kabila – pourtant dernièrement rejeté électoralement via son dauphin – reste encore un acteur « actif » et « incontournable » au sein des institutions politiques du pays.
Rédaction/JKM