Depuis plusieurs mois, le monde est confronté à un fléau viral fort mortel. Le coronavirus a pris toutes les nations au dépourvu, bravant les limites frontalières des Etats. Une course contre la montre s’est engagée pour lutter contre la covid-19 et d’en faire – toutes affaires cessantes – la priorité des priorités de tous les Etats.
Pour contenir cette pandémie, nombre d’entr’eux n’ont pas hésité à adopter des mesures particulièrement restrictives pour la population, en attendant des solutions thérapeutiques idoines. Au nombres de ces mesures, on peut citer le confinement – total ou partiel – lequel a pu démontrer ces preuves.
En Afrique, même si le continent a été relativement moins atteint qu’ailleurs, plusieurs pays ont également décrété le confinement – accompagné d’autres gestes barrières – pour freiner la propagation du virus. Toutefois, certains Etats – préoccupés par son impact auprès des franges les plus démunies de la population, moins enclines à croire à la réalité ou gravité de cette affection qualifiée de maladie des riches ou étrangers) – ont fini par assouplir ces mesures, après avoir constaté la réduction de la propagation virale auprès de la population cible des villes de même qu’auprès de celles des quartiers huppés.C’est le cas de la RDC.
Cette dernière qui a pourtant imposé des restrictions de confinement au début de la pandémie, les a levées peu de temps après pour ne maintenir que le couvre-feu à partir de 21h sur toute l’étendue du territoire national ainsi que l’encadrement des événements sociaux et rassemblements publics par leur limitation en termes de durée et de nombre de participants.
Toutefois pour le Dr Jean-Jacques Mbungani, médecin congolais basé en Belgique, « la mainlevée des restrictions dites de confinement n’implique aucunement la fin de l’épidémie dans un pays; elle doit au contraire être l’occasion de redoubler la vigilance, comme le démontre la situation sanitaire actuelle ». Cette décision est souvent prise en considération de certains paramètres (nombre de nouveaux cas, celui des gens hospitalisés ou encore de décès), pense-t-il.
D’après lui, une analyse approfondie de la recrudescence de la maladie place en tête de liste, le non-respect des mesures de distanciation sociale, en ce compris les rassemblements de masse comme source d’une augmentation rapide des cas.
« À cet égard, il convient de souligner qui si initialement le coronavirus entraînait un risque beaucoup plus élevé auprès des populations âgées, les experts ont constaté que ses variantes actuelles ( sud-africaine, anglaise et brésilienne) circulent plus chez les jeunes avec des symptômes graves et impressionnants », martèle le Dr Jean-Jacques Mbungani, à travers une tribune parvenue parvenue à politiquerdc.net.
Et d’indiquer, plusieurs scientifiques et médecins incriminent ces nouveaux variants de la Covid-19 dans la recrudescence des symptômes grippaux réapparus depuis quelques semaines en Afrique et ailleurs. Ainsi constate-t-on que l’âge médian en Italie et au Royaume-Uni, par exemple, est d’environs 45 ans, alors que l’âge moyen en Afrique subsaharienne se situe autour de 20 ans.
Mais, cela ne veut pas dire que d’autres facteurs n’entrent pas en ligne de compte, comme l’assainissement et l’accès limité à de bons soins de santé en Afrique. Quoiqu’il en soit, face à la recrudescence du virus, on a pu réaliser que les mesures de confinement dans les contrées occidentales ont joué un rôle substantiel dans la réduction des nouveaux cas et permis d’éviter une épidémie explosive, poursuit-il.
N’empêche, ces mesures constituent-elles une réponse adéquate dans la lutte contre la covid-19 en Afrique ?
Certaines voix s’élèvent en effet pour remettre en cause la nécessité de poursuivre le confinement dans le continent africain.
Certainement que les considérations économiques pèsent lourdement dans la balance à ce sujet : les pays occidentaux ont investi des sommes énormes pour soutenir les entreprises et les programmes de protection sociale. Mais de nombreux pays africains n’ont tout simplement pas les moyens d’assurer cette couverture.
Ainsi, en RDC, le confinement a eu un impact négatif sur les populations les plus pauvres, vivant au jour le jour et totalement dépendantes de petits commerces en tout genre ou d’activités économiques qu’elles doivent exercer quotidiennement.
Nul doute qu’un second confinement dans quelques communes de la République viendra grossir les rangs des mécontents.
Des questions relatives aux droits de l’homme ont également été soulevées concernant le comportement de certaines forces de sécurité lors de l’application des restrictions.
Et d’ailleurs, Amnesty International a signalé la commission d’abus imputables aux forces de sécurité, dans plusieurs pays africains.
La plupart des États ont étendu les pouvoirs de la police, ce qui a entraîné une augmentation de violences et des comportements répréhensibles de la police.
À la lumière de ces observations, qu’elles ne peuvent ignorer, les autorités politiques sanitaires des pays africaines en général et de la RDC, en particulier, doivent faire preuve d’une ingéniosité particulière pour protéger leur population tout en leur offrant la possibilité de continuer à subvenir à leurs besoins vitaux.
Si de nombreux pays africains ont acquis une expérience dans la lutte contre les maladies infectieuses, la RDC en est un exemple ( maladie à virus Ebola). Il lui reste à les augmenter et à les intensifier afin de contribuer efficacement à la lutte contre la propagation du la pandémie Covid-19.
Rédaction