Le ministère de l’environnement et du développement durable a pris une autre dimension qu’il ne jouissait pas par le passé.
En effet, depuis la sortie du gouvernement Sama Lukonde et la prise de fonction ce mardi 27 avril 2021 de Madame Ève Bazaiba, ce ministère a été élevé au rang de Vice-Primature. Et c’est avec raison que Jean-Louis Koyagialo – expert environnementaliste – de saluer le sens élevé du Président de la république Félix Antoine Tshisekedi au regard de sa considération vis-à-vis du secteur environnemental.
À la prise de ses fonctions ce mardi 27 avril, la Vice-Premier Ministre, Ève Bazaiba Masudi, a placé son mandat sous le signe de l’innovation, de la performance, de la collaboration et de la modernité. Ce qui a poussé Jean-Louis Koyagialo, face à la multiplicité des services au sein de ce ministère, à proposer à la première citoyenne verte de la RDC la création du service de l’Inspection Générale de l’Environnement (IGE).
« Face à la multiplicité des services dans ce secteur, il est important que son Excellence Bazaiba mette en place un cadre formel de contre-expertise pour évaluer le niveau de performance de chaque organe intervenant dans le secteur de l’environnement ».
En substance, Jean-Louis Koyagialo estime que l’élévation du ministère de l’environnement et du développement durable à la Vice-primature est un signal fort qui témoigne de l’importance accordée à ce ministère en terme, non seulement de la préséance par rapport à certains autres ministères, mais aussi une ascendance pour une mise en oeuvre effective de sa dimension transversale et la coordination des politiques sectorielles ayant une incidence sur l’environnement.
Par ailleurs, pense-t-il, « nul n’ignore que jusqu’à ce jour – malgré l’existence de plusieurs établissements publics et services spécialisés de gestion, d’audit, de conformité et de taxation environnementale – le constat d’impuissance et d’amertume – face à la dégradation continue de l’environnement biophysique de notre pays. Il faut être un extraterrestre ou un imposteur pour ne pas reconnaître que les institutions intervenants dans le secteur de l’environnement ne produisent pas un travail de qualité à la hauteur des défis environnementaux auxquels la RDC est confrontée ».
Ainsi poursuit-il, ce dysfonctionnement va jusqu’au niveau institutionnel où il a été annoncé par la Loi sur la protection de l’environnement et plusieurs mesures d’application qui, malheureusement, sont en souffrance. C’est notamment le cas de la mise en place d’un conseil national de l’environnement, un cadre habilité à porter ses avis sur la définition et la mise en œuvre de la politique en matière de l’environnement et sur l’élaboration des plans et programmes sectoriels d’environnement ou ayant une incidence sur l’environnement qui, malheureusement, à ce jour – soit 10 ans après la promulgation de la loi cadre – aucune disposition n’a été prise quant à ce.
Des dysfonctionnements qui éloignent les actions gouvernementales en matière d’environnement depuis juillet 2011 jusqu’à nos jours de la volonté du législateur.
Pour Jean-Louis Koyagialo, « la pratique, la gestion politique de l’environnement est restée principalement axée sur une routine des projets de reboisement, des financements extérieurs sur le changement climatique, la biodiversité, des participations aux assises internationales, et, sommairement à la sensibilisation de l’administration…
À celà s’ajoute la multiplication des organes fantaisistes avec des recrutements clandestins qui ne produisent pas des résultats escomptés par le ministère de l’environnement et ses services.
Ainsi, pense-t-il, « devant cette situation, l’Inspection Générale de l’Environnement se veut un cadre idéal, multisectoriel, de contre-expertise pour rechercher, constater et sanctionner les infractions en matière environnementale; et ce, sans préjudice des articles 70 et 71 respectivement de la loi sur la conservation de la nature et de la loi sur la protection de l’environnement.
Par conséquent, face aux établissements et services travestis d’un caractère environnemental, les qualités et les compétences des vrais environnementalistes pourront pleinement, s’exprimer – sans entrave – au sein de l’IGE, une institution autonome, qui disposera d’une compétence générale et supérieure sur le reporting extra-financier des entreprises, notamment en matière sociale et environnementale, audit environnemental, d’inspection des normes de conformité et de performance devant toute la durée de vie d’investissement des différentes sociétés, organismes, projets et des entreprises privées ou publiques, Inspection de la préservation des composantes environnementales (biosphère, lithosphère, atmosphère et hydrosphère) et du contrôle de recouvrement des taxes et redevances ainsi que des financements en matière d’environnement ».
D’aucuns pensent donc que cette proposition tombe à point nommé face au charlatanisme dans le secteur de l’environnement en RDC.
Alain St. Bwembia