Réunis à Sultani Hôtel sous l’initiative de la mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO), le Projet des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culturel (UNESCO), en collaboration avec l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la communication (CSAC) et l’Association des médias en ligne de la RDC(MILRDC), des professionnels de 53 médias en ligne œuvrant en République Démocratique du Congo ont été sensibilisés ce mardi 18 Septembre 2018 à Sultani Hôtel(Kinshasa) sur les défis et perspectives liés à leur secteur d’activité durant cette période des enjeux électoraux .
Dans son mot d’ouverture de cet atelier, le délégué de la Monusco, M. Alexandre Essome a rappelé aux professionnels des médias en ligne, le sens de responsabilité qu’ils doivent faire preuve face aux multiples sources peu crédibles que nous avons dans les réseaux sociaux. La Monusco qui s’est engagée dans la promotion d’une presse responsable en RDC a appelé les journalistes à faire preuve d’assiduité pendant le déroulement de l’atelier.
Plusieurs thématiques centrées sur le renforcement des capacités de journalistes des médias en ligne ont été abordées par des professeurs d’Universités et des experts en matière des informations relatives au processus électoral.
Le premier intervenant, M. l’Abbé Dieudonné Tebasanga de l’Université Catholique du Congo a survolé l’état des lieux du fonctionnement des médias en ligne. Avec une pédagogie très simple, le professeur a rappelé aux professionnels des médias , la nécessité et la vitesse de l’information en ligne aujourd’hui, et a appelé les responsables des organes de presse en ligne au sens élevé de responsabilité afin de se distinguer de tout le monde qui utilise les réseaux sociaux pour véhiculer une information.
L’information d’un professionnel de média est beaucoup plus considérée que ce que les profanes essayent de publier dans les réseaux sociaux, a-t-il souligné.
Le professeur Gilbert Mubangi de l’Université de Kinshasa a insisté sur le respect de la vie privée dans le traitement de l’information. La protection de la vie privée est reprise dans la constitution congolaise du 6 Décembre 2006 et figure également dans les traités internationaux, notamment dans la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Si, sous d’autres cieux, les gouvernements ont signé des décrets pour dépénaliser le délit de presse, cela n’a pas encore été effectif en RDC, a fait remarquer Kasongo Tshilunde, président de l’UNPC. Pour le gouvernement, l’UNPC doit agir de manière à amener les professionnels des médias à respecter les règles d’éthique et de la déontologie professionnelle.
Dans le cas de la RDC, dépénaliser le délit de presse pouvait créer une sorte de libertinage aux journalistes et l’absence de sens de responsabilité, a fait comprendre le président de la corporation des journalistes.
Mais, M. Potopoto de l’Unesco a révélé que son organisme avait déjà fait le plaidoyer pour la dépénalisation des délits de presse en RDC auprès du ministre Lambert Mende et qu’ils étaient arrivés à la dépénalisation partielle des délits de presse, cela veut dire qu’on ne pouvait plus poursuivre des journalistes pour des infractions liées à leurs écrits telles qu’atteinte à la personnalité du chef de l’Etat ou quelque chose de ce genre.
Pour sa part, le responsable du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a mis en garde les journalistes contre le danger de porter atteinte à la privée des citoyens sous peine des dommages et intérêts que cela pouvaient entrainer car même la dépénalisation des délits de presse n’a pas pu ôter les amendes lorsqu’elle a réussi à épargner le journaliste de faire la prison suite à une publication liée à l’exercice de ses fonctions.
De son côté, Molekela, Directeur de l’éducation civique de sensibilisation de la CENI a attiré l’attention des professionnels des médias à s’abstenir de publier les fuites d’information liées aux élections en lieu et place de la CENI, seul organe reconnu par l’Etat. Les journalistes doivent également s’abstenir de publier les tendances avant que la CENI ne les publie.
Raphael René Yoho Fils du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a invité les journalistes à créer des plans de sécurité qui doivent se trouver dans chaque rédaction. Ce plan ira dans le sens de protéger les journalistes face à toute tentative ou menace d’atteinte à leur intégrité physique. Souvent en Afrique, les forces de l’ordre au service des individus causent parfois du tort aux journalistes surtout lorsqu’ils sont sur le point de publier des informations liées aux violations des droits de l’homme.
Certains journalistes ont laissé leurs peaux dans l’exercice de leur fonction et plusieurs ont été tabassés, leurs caméras cassées, etc. C’est ainsi qu’il a appelé les journalistes à assurer eux-mêmes leur protection, avant de recourir aux organisations de défense des droits de l’homme.
Le professeur Arthur Yenga de l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) a développé les défis liés au traitement de l’information et son équilibre. Il a expliqué la particularité des médias en ligne et appelé les journalistes à faire preuve de sens de professionnalisme dans le traitement de l’information surtout pendant la période électorale.
Enfin, le dernier intervenant, le professeur Kodjo a développé le thème quel modèle économique pour les médias en ligne dans le nouvel écosystème numérique. Il a montré aux journalistes comment gagner de l’argent diffusant en ligne. Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un data center qui doit emmagasiner toutes les informations produites en RDC. Cela ira dans le sens de sécuriser les informations, créant ainsi un leader catalyseur des marchés de l’information.
Pour le président des médias en ligne, Israël Mutala, La qualité, la quantité et la régularité font capter l’attention des lecteurs et créent l’augmentation des vues qui produisent des entrées en terme des finances chez le serveur, et les annonceurs aussi viennent lorsqu’on se rend compte qu’on est sérieux. Il a exhorté les collègues au sens du sérieux, l’unique fétiche pour réussir dans les médias en ligne.
Isaac Ngwenza