Une incroyable rébellion serait-elle en passe de naître au sein de l’appareil judiciaire?
En effet, la Cour d’Appel de la Gombe s’oppose à l’arrêt de la cour constitutionnelle déclarant inconstitutionnelle les décisions de l’Assemblée provinciale de Kinshasa visant le député Mike Mukebayi.
Toutes ces manœuvres viseraient à maintenir coûte que coûte Mike Mukebayi en prison.
Malgré tout, l’élu de Lingwala ne fléchit pas, il dénonce l’instrumentalisation de la justice – en l’occurrence le premier juge président de la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe – par certains hommes politiques.
« J’ai décidé en ce jour d’entamer une grève de faim en protestation à mon privation illégale de liberté. Mes bourreaux, au nombre desquels Deo Lushule – le premier président de la Cour d’appel de la Gombe – Vital Kamerhe, Gode Mpoyi et Gentiny Ngobila; tiennent à me voir moisir dans les geôles, mais Dieu et le peuple me donnent la force de me battre jusqu’au bout », a déclaré le détenu Mike Mukebayi à travers une dépêche parvenue vendredi à politiquerdc.net.
D’après lui et plusieurs autres sources proches du dossier, Deo Lushile – le premier président de la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe – exerce, sous la pression des politiques, à l’instar du Tout-Puissant et invincible directeur de cabinet du chef l’État, des fortes et constantes pressions sur les juges membres de la composition de l’affaire Mike Mukebayi pour le maintenir illégalement en prison et ce, en violation de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle ayant annulé toutes les décisions inconstitutionnelles du président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa, le tristement célèbre pasteur Gode Mpoyi.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les arrêts de la Cour Constitutionnelle, pourtant opposables à tous et immédiatement exécutoires, sont mis en mal par ceux-là même qui devraient les faire respecter et promouvoir l’État de droit. Notons que la Cour d’Appel de Kinshasa – Gombe a pris en délibéré hier l’arrêt de la Cour Constitutionnelle rendu en faveur de Mike Mukebayi.
Une situation qui fait réagir plusieurs professionnels de droit. Maître Merphy Pongo, avocat et spécialiste en Droit constitutionnel qualifie de « désobéissance constitutionnelle le fait que l’arrêt de la cour constitutionnelle dans l’affaire Mukebayi souffre d’exécution ».
Merphy Pongo invite le nouveau procureur général près la cour constitutionnelle de se saisir du dossier. Car il est inadmissible dans un pays qui se veut de Droit (Article 1 de la constitution ) que les arrêts de la haute cour soient bafoués au nom des intérêts politiques du moment, a t-il poursuivi.
Alain St. Bwembia