L’univers scientifique , notamment du domaine médical vient d’être enrichi par le travail de recherche d’un congolais qui fait la fierté du pays et particulièrement celle de l’université de Kinshasa.
En effet, c’est devant un jury composé d’éminents professeurs du département de la médecine tropicale, maladies infectieuses et parasitaires de la Faculté de la Médecine de l’Université de Kinshasa que Alain-Serge Papy Mandoko Nkoli a soutenu sa thèse doctorale, ce vendredi 21 février 2020, au campus de la colline inspirée.
« La lutte contre le paludisme est soumise à une dure épreuve suite à l’apparition et à l’expansion de la résistance du Plasmodium falciparum aux antipaludiques, au point de remettre en question les schémas thérapeutiques tracés par les programmes de lutte PNLP », est donc la problématique de cette thèse doctorale.
L’objectif de ce travail scientifique, d’une grande portée scientifique pour les congolais et la communauté internationale a consisté pour son auteur, Alain -Serge Papy Mandoko, de procéder à l’évaluation de la résistance du Plasmodium falciparum aux antipaludiques, en République Démocratique du Congo (RDC) avec des stratégies complémentaires aux tests in vivo pour en envisager les implications thérapeutiques en RDC.
Deux études prospectives sur l’évaluation de la sensibilité ex vivo du Plasmodium falciparum aux antipaludiques et une analyse des marqueurs moléculaires de la résistance à Sulfadoxine-pyriméthamine (SP) ont été menées dans la ville de Kinshasa et dans la province du Kongo Central, en recourant au laboratoire mobile durant les années 2014 et 2015. Et une enquête transversale et descriptive a été réalisée dans les pharmacies de Kinshasa. Les données collectées et analysées par le logiciel XLSTATTM software ont permis de dégager les niveaux de résistance ex vivo et les implications thérapeutiques.
Il ressort des études menées par le docteur Mandoko Nkoli qu’il y a lieu pour le PNLP – le programme national de lutte contre le paludisme – de gagner en temps et en efficacité, dans les objectifs lui assignés par l’Organisation Mondiale de la Santé, en utilisant la culture ex vivo du plasmodium falcifarum ayant développé une grande résistance au traitement contre la malaria. Cette pandémie du siècle est mortellement plus ravageuse que le Sida.
Les résultats des tests ex vivo confirment la résistance et justifient le retrait de certaines molécules antipaludiques, le non usage des monothérapies dans la lutte contre le paludisme; d’où la recommandation des combinaisons thérapeutiques. Ce travail montre aussi une résistance ex vivo élévée à la quinine qui a pourtant jugée aussi efficace dans la lutte contre le paludisme en RDC. Ceci suggère la conduite des études in vivo chez l’homme. L’ensemble de ces travaux confirme la complexité de la circulation inappropriée des antipaludiques sur fond du déficit d’application de la réglementation, en la matière, agissant sur la dynamique de la résistance. »
Ancien élève Jésuite dans le Bandundu, le Docteur Mandoko Nkoli a été accepté dans le cercle des agrégés
de l’Enseignement Supérieur en Médecine par le Secretaire Général académique de l’Université de Kinshasa, représentant le Recteur absent de la cérémonie , avec un travail promu par le célèbre et humble universitaire Jean-Jacques Muyembe, le Professeur Dieudonné Mumba Ngoyi, le Professeur Léon Tshilolo Muepu de Monkole et le Professeur Daniel Parzy de France – tous membres du jury – ayant approuvé avec la mention Grande distinction du récipiendaire, Alain-Serge Papy Mandoko Nkoli. Et ce, devant une salle comble d’une crème scientifique et membres de famille du nouveau docteur en thèse.
Chef des travaux à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa, Alain-Serge Papy Mondoko est également médecin de carrière à l’INRB. Il devra désormais poursuivre sa carrière d’enseignant en qualité de professeur.
Alain St. Bwembia