l’État de droit – ce refrain que ne cessent d’entonner allègrement les tenants du pouvoir – semble se situer matériellement à des années-lumière en République Démocratique du Congo.
La loi est constamment foulée aux pieds par ceux qui sont censés prêcher par exemple.
Et la paralysie des activités administratives au sein de la maison communale de Ngaliema , illustre bien cette situation .
En effet, c’est depuis le 5 février dernier que le bourgmestre intérimaire et tous les responsables des services administratifs rattachés à l’administration communale sont interdits d’accès aux bureaux de la commune de Ngaliema.
Plusieurs dizaines des militants et sympathisants se réclamant de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) – le parti présidentiel – ont investi le bâtiment administratif de cette commune avant de sceller toutes les issues; paralysant ainsi toutes activités de l’État. Cela au vu et su des éléments du commissariat de ladite commune.
Les sénateurs – élus de la ville de Kinshasa – ont été témoins de cette situation. Valentin Gerengo et ses collègues – partis rencontrer le bourgmestre de cette commune, dans le cadre des activités de leurs vacances parlementaires – ont pu s’arrêter dans la cour et se sont contentés de discuter avec les « combattants » trouvés sur place.
Faute d’interlocuteur attitré, ils étaient réduits à rebrousser chemin pour aller finalement s’enquérir de la situation auprès du vice-premier et ministre de l’intérieur Gilbert Kankonde. Ce dernier, impuissant, s’est contenté de renseigner à ses interlocuteurs qu’il est au courant de ce problème et qu’il s’apprêtait à le résoudre.
Dans l’entre-temps, on. constate un étrange et assourdissant silence de la part de l’autorité provinciale.
Et ce qui est curieux, est le fait que cette situation d’anarchie se déroule à quelques pas de la cité de l’Union Africaine, lieu de résidence du président de la République et autorité morale de l’udps.
Les démarches relatives à l’enregistrement des nouvelles naissances ou de l’organisation des mariages sont bloquées. Tout devient donc bloqué par les gens sans titres ni qualités, autre que le fait d’être militants du parti présidentiel.
Serait – ce une situation entretenue au sommet de l’État ? Pourquoi les forces de l’ordre peuvent – elles assister impuissantes face à ce désordre ?
Autant de questions qui traversent la mémoire de plus d’un observateur.
Le bourgmestre suspendu de Ngaliema – membre de l’udps – a été nommé par le gouverneur Gentiny Ngobila du Pprd; c’est-à-dire par la même autorité.
Rédaction