Le personnel de l’équipe de la riposte contre le Coronavirus broie du noir depuis quelques mois. À bout de patience et malgré le risque qu’ils prennent pour sauver la vie des autres, les médecins et les infirmiers – pour ce citer que ces deux catégories du corps médical – sont payés en monnaie de singe. Incroyable mais vrai.
Alors qu’elle se trouve sur la première ligne de bataille contre la propagation de la pandémie dans la capitale congolaise, l’équipe de la riposte contre le coronavirus n’a plus touché sa prime mensuelle depuis 3 mois. Constituée des Médecins, des infirmiers, des laborantins, des ambulanciers, du président de comission et des décontamineurs, cette équipe a décidé de briser le mutisme. Voilà pourquoi ils ont tenu à manifester leur colère ce samedi 4 juillet 2020 dans la capitale congolaise.
Dans l’expression de leur exaspération, ces hommes et femmes ont organisé une caravane à travers quelques artères de la ville de Kinshasa. Ils sont arrivés jusqu’à la primature. Il sied de noter que les agents de la riposte devraient toucher une prime variant entre 150$ à 600 $.
Dans son interview accordée à nos confrères de Top Congo FM, le ministre de la santé publique, le docteur Eteni Longondo, a affirmé que la revendication des agents de la riposte est bien connue par le gouvernement et qu’il y travaillait pour accéder à leur requête. Pour lui, le retard observé est imputable au « gonflement », semble – t – il, de la liste du personnel. Il serait alors question de nettoyer cette liste pour ne garder uniquement les noms des agents effectifs avant de débloquer la situation de leur prime au niveau ministère du budget.
Manque du sérieux ou simplement une négligence ?
En effet, la cacophonie du gouvernement dès le début de cette pandémie à Kinshasa est indéniable. C’est ce qui a poussé certaines personnalités, à l’image de la députée nationale Eve Bazaiba Masudi – la secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) – à dénoncer ce qu’elle avait qualifié d’opération « Lokotro » ( une affaire d’argent, ndlr). Il y a un risque d’aggravation au moment où les kinois commencent peu à peu à prendre conscience de l’existence de cette maladie mortelle.
Comment est-ce possible que des 10 millions de dollars défalqués du Trésor Public, ainsi que l’affirmait le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba à l’occasion d’une séance plénière devant les sénateurs, que les médecins, les infirmiers, les laborantins et autres catégories du personnel soient aussi négligés à ce point par le gouvernement?
Ce dernier est pourtant censé motiver cette équipe par ailleurs exposée à la dangerosité de ce fléau sanitaire.
Du montant décaissé, l’éminent virologue congolais, à la tête de l’équipe de riposte, n’a reçu qu’un peu plus d’un million de dollars pour couvrir la ville de Kinshasa, l’épicentre de la pandémie avec 6486 cas de positif jusqu’à ce samedi.
Rappelons que depuis le 1er cas déclaré le 10 mars en République Démocratique du Congo, le cumul s’élève à 7 410 de cas confirmés et 1 cas probable, 181 décès , 3184 personnes guéries. La Ville province de Kinshasa – épicentre de la pandémie – compte plus de 80% des cas positifs sur les 14 provinces contaminées.
Quand le nerf de la guerre fait défaut, l’issue des combats présente le visage de la défaite, sauf miracle.
Rédaction