Le traitement salarial des membres du bureau présidentiel fait débat et l’écart avec les autres agents de la fonction publique est insolent. La rémunération d’un professeur d’université ou celle d’un médecin est insignifiante face au revenu d’un portier de la présidence. La misère salariale n’épargne donc aucun agent de l’Etat.
Le plus ahurissant est que les corps professionnels censés assurer la sécurité de l’Etat sont exposés aux tentations liées à tout homme en situation de misère. Alors que la police et l’armée semblent bien parmi les oubliés de la Nation en raison de la situation salariale laissant à désirer, les agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) présentent eux , un visage plus misérable que leurs collègues des deux corps. En dépit des apparences extérieures, les agents de l’ANR sont parmi les plus démunis de la République, en terme de revenu. On imagine mal un barbouze de Langley très mal payé. Ce serait une proie facile à retourner contre son pays par les services secrets étrangers.
La dénonciation vient d’un agent – un vieux des services d’intelligence, comme on les appelle – qui s’est confié à nos confrères de Canal Congo Télévision et Radio Liberté Kinshasa ( CCTV-RALIK), un groupe des médias émettant de Kinshasa et appartenant à l’opposant congolais Jean-Pierre Bemba Gombo.
« (…) Chaque jour j’écoute et je suis religieusement votre émission avec vos invités. Ces derniers parlent de l’insécurité, de la corruption, de la dérive de notre pays. Ils évoquent la précarité des fonctionnaires, des soldats et des policiers. Mais très souvent , ils ne parlent pas des services de renseignements (ANR) », écrit un responsable de l’ANR au présentateur de l’émission Rendez-Vous Des Auditeurs qui passe chaque jour , à partir de 8 heures 15 minutes sur CCTV et RALIK.
Les agents l’ANR non baancarisés
Alors que les agents de l’État sont censés recevoir leur salaire par la voie bancaire, ceux de l’Agence National de Renseignements continueraient toujours à toucher leur due sur base de listing, une veuille méthode réputée être à la base de détournement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État.
« Tous les services de l’Etat sont bancarisés ( paie à la banque), mais sauf l’ANR. Avec le salaire de misère, le dernier agent touche 40000 Frans congolais ,( l’équivalent d’environ 20 dollars américains, ndlr) », a révélé cet agent sous le sceau de l’anonymat, avant d’ajouter que « les agents de l’ANR n’ont des primes ». Une situation qui contraste avec le train de vie de leur hiérarchie qui serait pourtant en train de construire des immeubles de haute gamme.
« La hiérarchie construit des immeubles. Les agents sont payés sur un listing. Ils n’ont pas de retraite , mais ils sont chassés et privés de salaires selon les humeurs du chef », a dénoncé cet agent anonyme à travers une lettre adressée au présentateur et lu au cours de l’émission de ce lundi 20 juillet 2020.
Comment peut-on espérer un travail de renseignements de qualité si déjà le gouvernement semble abandonner les conditions de vie de ceux qui sont censés veiller nuit et jour pour assurer la sûreté de l’État ?
En tout cas, ce cris d’alarme devrait interpeller les gouvernants, notamment le président de la République. Il est urgent d’améliorer les conditions de vie de tout le monde. Même si cela semble encore illusoire avec le déséquilibre qui s’observe avec l’augmentation particulière des salaires des membres de son cabinet.
Avec les voisins parfois très belliqueux et les charognards de tous bords, la RDC ne peut distraitement traiter cette question sensible. Un barbouze mal traité est un agent à la merci des services ennemis.
Rédaction