La tentative est grande d’établir la corrélation négative entre l’instauration des mesures préventives contre la propagation de la pandémie Covid-19 et le phénomène de la criminalité bien connue dans la capitale congolaise.
Alors que l’on a assisté à une vague d’enlèvements par taxi avant l’avènement malheureux du Coronavirus à Kinshasa, les mesures barrières préconisées suite à cette pandémie avaient sensiblement réduit le nombre d’enlèvements jusqu’à s’estomper. Et patatras, à peine la levée de ces mesures venait d’être proclamée que le phénomène a repris, ponctué d’un déluge de relents tribaux.
Le dernier acte en date s’est passé ce jeudi 23 juillet, dans la soirée.
En effet, deux dames – amies dans la vie – Nono Désirée et Minette Lupetu, ont été victimes d’enlèvement vers 21 heures sur l’avenue de la libération (ex -24 novembre) par un taximan et ses deux complices armés.
Un détail saisissant à cet enlèvement est que les trois hommes armés s’exprimaient en Swahili en pleine capitale où le Lingala domine dans les conversations. De leur côté, les deux victimes étaient de Luba.
Une coïncidence ?
Après les avoir tout dépouillées: argent, cartes d’électeurs et téléphone de l’une d’elles, les bandits se sont servis plus tard du téléphone de leur victime pour retirer l’argent sur M-pesa.
Abandonnées dans un coin fort sombre sur la route des poids lourds, à Limete Kingabwa vers 22h, sans argent ni téléphone, les deux pauvres dames ont été égaacées par leurs bourreaux comme quoi « la détention de leur frère Vital Kamerhe ne resterait pas sans conséquence », a -t-on rapporté à politiquerdc.net.
Il faut signaler qu’en dépit de quelques lésions mineures survenues lors de leur poussée du véhicule, les deux victimes d’enlèvement sont bien vivantes.
Les commentaires de ces voyous étaient-ils destinés à brouiller les pistes ou devons-nous prendre en considération ces faits?
Peu importe la réponse à cette question, les tensions politiques actuelles – particulièrement entre alliés au pouvoir – ne poussent pas à l’optimisme.
Elles prennent de plus en plus des allures d’un combat tribal et il appartient aux autorités de renforcer les mesures de sécurité et de sensibilisation des services de sécurité pour endiguer les deux maux – banditisme et tribalisme – avant que ce soit tard.
Alain St. Bwembia